Retour du hall... Une camomille, siou plé ![Sujet câlin]

"Pourquoi tu veux que je fasse une telle allusion à ma tante ?!"

s'impatienta-t-il.

" Parce qu'elle me l'a dit, lorsque j'étais enfermée dans ton corps ! " répondit Relyss.

" Elle pensait s'adresser à toi... Pas de bol, hein ? "

"Elle commence à débloquer alors, parce que je vois pas comment j'aurais pu parler de ton poids alors que je n'ai rien à dire sur ce sujet..."

soupira-t-il.

"C'est plutôt Norton qui devrait s'occuper de sa truie..."

ajouta-t-il d'un air purement macho.

Relyss fronça les sourcils. Syphélia se serait elle trompée ?

" Ne sois pas si désobligeant... " le rabroua t elle tout de même.

" Tu ne dirais sans doute pas la même chose si c'était moi qui avais quelques kilos en trop... "

"Ho non, je dirais ma cochonne... ^^ "

dit-il avec un sourire candide, mais ironique à souhait quelque part !

Un sourire manqua percer ses lèvres mais elle le réprima presque aussitôt :

" Méfie toi, c'est assez ambigü tout de même... " dit elle en croisant les bras, prenant un air contrarié.

"Je plaisante..."

dit-il en faisant un pas vers elle pour l'embrasser sur le front.

" Non, moi pas... " dit elle en reculant d'un pas.

" Ton attitude est exécrable... digne d'un porc ! "

Elle prit un air mécontent, mais ce n'était que comédie.

"Un porcinet, s'il te plaît, le son me parait moins rude à l'oreille..."

dit-il en retenant un petit rire, voyant le jeu de Relyss....

"Mais si je suis surnommé Linéchouchou dans tous les bordels de la terre..."

dit-il en levant les bras pour déployer ses cheveux façon star de cinéma :

"C'est que j'y ai mis les moyens..."

" Et tu en es fier, hmmm ? " fit elle, prenant un air pincé.

" Tu as conscience que ce genre de phrases peuvent être très vexantes pour moi ? Et très blessantes... "

Elle ajouta un soupçon de bouderie et de tristesse à son jeu...

"Dans la mesure où ma vie de débauche a pris fin quand tu m'as mis la corde au cou, je trouve que tu devrais t'en enorgueuillir... Tu as maté el nymphano del siecle !"

"Surtout qu'en fait, je ne suis pas si connu que ça..."

avoua-t-il en levant les yeux.

" Regardez le, il joue les modestes maintenant... "

Elle eut un petit sourire puis s'accrocha à son cou pour l'embrasser :

" Oh oui, je suis fière d'avoir dompté an muc... ^^ "

"Je suis on ne peut plus enchanté de ma maîtresse, douce mais ferme, tendre et dominatrice..."

dit-il avant de répondre à son baiser, puis il posa ses lèvres dans son cou, mais au lieu de l'embrasser, il fit briévement le bruit du cochon.... une immitation quasi-parfaite...

"Je fais aussi très bien la chèvre, la souris et la tourterelle, mais évite de le répéter.... ^^ "

Relyss éclata de rire :

" Monsieur a des talents cachés ? C'est intéressant... " dit elle d'un ton professionnel.

Elle passa un doigt sur sa joue, un léger sourire aux lèvres.

"C'était mon moyen d'attirer les animaux quand je jouais à l'apprenti taxidermiste, étant gosse..."

expliqua-t-il en souriant.

Relyss eut un petit sourire qui se transforma en air pensif...

" C'est bizarre... Notre première rencontre, aussi sombre soit elle, s'est fait alors que nous étions encore enfants... Mais au final je ne sais que peu de choses sur ton enfance... "

Linéar répondit d'une voix réfléchie :

"On peut considérer à ce moment-là que j'avais quitté le monde de l'enfance.... "

"Mais tu ne manques rien, j'étais un drôle de gamin, un tantinet maniéré, aux airs précieux, et davantage hypocrite, je renvoyais une image déformée de moi-même : le mépris devenait tendresse, la cruauté compassion... Mais ma manie de fabriquer des poupées, de les perfectionner, et de les figer à jamais dans une cage de verre en disait plus long sur mon caractère... "

Il sourit :

"Ma mère m'avait toujours considéré comme une chose dégoûtante sans âme... Elle ne retrouvait pas l'allure de mon père à travers la mienne, cela la plongeait dans une certaine angoisse... Ma manière de me comporter très tôt comme un adulte miniature l'avait écoeurée d'entrée de jeu..."

Mais il avait parlé de cela sans regret, il n'avait jamais ressenti de tendresse pour sa mère. Comme s'il y avait un gouffre infranchissable entre eux.

Relyss acquiesça doucement et prit sa main dans la sienne, caressant sa paume du bout des doigts...

" Tu étais bien précoce comme garçon alors... " dit elle avec un petit sourire.

'J'ai dû être trop pressé..."

dit-il en lui donnant un baiser sur la joue...

"Et toi, quel genre de petite fille étais-tu ?"

" Oh, tout ce qu'il y a de plus sage ^^ " répondit elle.

" En fait, j'ai réussi à conserver une certaine innocence même si ma famille n'aidait pas vraiment... Mon père ne m'a jamais aimé, pour lui je n'étais qu'un caillou dans ses souliers... Mon frère se montrait assez cruel envers moi, il rêvait de pervertir mon âme tout comme mon père avait perverti la sienne... "

" Quand à ma mère, elle se débattait au milieu de tout ça. Elle faisait du mieux qu'elle pouvait pour me rendre heureuse, même si ça n'était pas tout le temps réussi... "

" En fait, je crois que ce qui m'a aidé à conserver mon voile de candeur, c'est ma petite soeur... "

Tandis qu'elle parlait, elle continuait de caresser doucement sa main. Son visage reflétait sa mélancolie...

" J'aurai pu être désabusée depuis longtemps mais je résistais... Je crois qu'à l'époque, je refusais déjà d'être malheureuse à cause des autres, je m'étais construit une barrière contre ça... Cela exaspérait mon frère au plus haut point quand je ne répondais pas à ses attaques, que je ne pleurais pas et que je ne le suppliais pas d'arrêter d'être méchant envers moi... "

" Je passais outre cela, et la venue de Lewellyn m'a aidé à conserver mon âme d'enfant... Ce n'est qu'après... leur disparition... que j'ai dû apprendre à grandir un peu plus vite que la moyenne... "

Linéar finit par serrer sa main dans la sienne, et la porta à ses lèvres pour y laisser la marque d'un baiser...

"Les familles d'Alba portent quelque chose de profondément gangrénée en leur sein..."

murmura-t-il.

Relyss hocha doucement la tête et leva les yeux vers lui :

" Tu sais ce qu'on dit des Ecossais... Que la cruauté a été l'un de leurs pires défauts... mais qu'elle a été leur sauvegarde... "

"Oui..."

répondit-il.

"Avec notre soi-disant avarice..."

Elle l'enlaça et posa sa tête contre son épaule :

" Je dirai plutôt que nous avons un tempérament fort... "

"Les sudistes aussi se montrent vénéneux... Je crois qu'il n'y a pas un peuple sans haine..."

dit-il en caressant doucement son dos du bout des doigts.