Le nouveau bourreau de Mademoiselle Le Fae est arrivé

Elle soutint son regard, se composant un masque pour ne pas qu'il dicerne sa pointe d'amertume qui lui rongeait l'âme.

" Rien, tu n'as rien dit, c'est moi... " finit elle par avouer avec agacement.

Ses doigts délaissèrent son menton pour saisir ses mains...

"Parle-moi..."

murmura-t-il doucement...

Relyss soupira et retira doucement ses mains.

" Non, je... je ne peux pas... "

Il ne s'en offusqua pas mais ne partit pas en retraite pour autant :

" Tu m'as dit que maintenant, il y avait des choses que je ne pouvais plus me permettre... J'espérais en contre-partie obtenir davantage de toi...."

"Relyss, ne me traite plus en ennemi..."

" Je ne peux pas, c'est au dessus de mes forces... "

" J'ai vécu sept ans dans la rancune et la haine, je nourrissai chaque jour un peu plus de cet aversion pour toi... Je ne désirai rien d'autre que te rendre la monnaie de ta pièce... "

Elle resta silencieuse un moment avant de reprendre :

" Même avec la plus grande volonté du monde, je ne pourrai me débarasser de ce sentiment... qui a gangrainé petit à petit mon coeur et mon âme... "

"Alors, que devons-nous faire ?"

soupira-t-il, presque pour lui-même... Il finit par se lever :

"Va-t-en, Relyss... Je ne peux pas changer le passé, je n'aurais pas le culot de te demander pardon... Va-t-en : loin d'ici, loin de moi... Si ma présence te fait plus s'ouffrir qu'elle ne t'apporterait de chaleur, je ne veux plus jamais te revoir..."

Relyss l'observa gravement.

" Je pourrai... "

" Mais si je pars, je serai brisée deux fois... "

Elle se mordit la lèvre pour s'empêcher d'en dire trop.

"M'aimes-tu ?"

lui demanda-t-il, en haussant un sourcil, inquisiteur....

Le regard de Relyss se durcit, comme si elle s'apprêtait à ériger un nouveau mur entre eux.

" Ne me demande pas de dire de pareilles choses... "

Et volontairement provocateur :

"Dans ce cas, que t'importe que j'aille voir ailleurs si ce n'est qu'une histoire de cul parmi tant d'autres..."

Relyss se retint de le gifler.

" Tu ne comprends rien ! " s'exclama t elle, le regard furibond.

" Non, tu ne comprends décidemment rien à rien ! "

"Ho ! C'est peut-être une histoire de domination..."

poursuivit-il, narquois... Mais il s'énervait à son tour...

"Voilà une vengeance savamment calculée! Tu n'auras dû pour cela que coucher avec le meurtrier de tes proches, mais bon, tu n'étais plus à ça près !"

" Bi samhach ! " (1)

" Tu ne sais rien de moi, rien du tout ! Comment pourrai-je te faire confiance si tu ne fais rien pour me comprendre ? " dit elle d'un ton rageur.



(1) Tais toi !

trompé de perso

"Sguir !" (1)

" Te comprendre ?! Tu crois que c'est dans ma nature de comprendre les gens dans un autre but que celui de les détruire ?!"

lui dit-il, la voix venimeuse...

"Et pourtant, toi, j'ai bien essayé de te comprendre sans malice, mais tu fuis ! Quand je t'ouvre des portes, tu les fermes ! Allons, Relyss, tu me hais presqu'autant que tu ne m'aimes, que veux-tu que cela donne ? "








(1) Stop !

" Rien, justement, je voudrai qu'il n'en soit rien ! " répondit elle en se levant brusquement.

" J'ai toujours su faire face aux sentiments qui m'endiguaient, j'ai toujours su rester stoïque et impassible... Mais aujourd'hui le barage est sur le point de céder ! "

"Et tu me repproches de tout faire pour arriver à cette échéance ?"

" Te comprendre... Tu n'attendrais pas plutôt de moi que j'érisse des barrières à mon tour... ?"

" Au moins cela m'aidera à étouffer ce que je ressens pour toi... "

Sa voix s'étrangla presque dans sa gorge. Elle le fixait d'un air de défi. Ses yeux s'étaient assombris...

Il s'approcha d'elle, avança son visage prêt du sien et ... :

"Je ne te ferai pas cette fleur... ça ne suffirait pas à étouffer ce que moi je ressens..."

lui dit-il, sur un ton ferme.

" Je n'en attendais pas moins de toi... " murmura t elle en vrillant son regard dans le sien.

Il caressait sa joue avec une délicatesse sensuelle, et il finit par dire avec un faible sourire :

"... Cette journée a assez mal démarré... "

Elle rouvrit les yeux et le fixa, l'air légèrement radoucie.

" Oui... Faisons en sorte que cela n'empire pas... "