Le nouveau bourreau de Mademoiselle Le Fae est arrivé

Relyss observa le poignard avec une pointe de curiosité. Puis elle reposa les yeux sur Linéar et secoua la tête.

" Non... Un artefact familial peut-être ? " hasarda t elle.

"Exact..."

dit-il...

"Et même plus... Le jour où tu voudras te venger salement de moi... Il te suffira de me le dérober..."

ajouta-t-il en contemplant la lame...

"Et de fuir, le plus loin possible, car je risque de ne pas apprécier..."

Relyss fronça les sourcils.

" Pourquoi ? Quelles sont ses propriétés ? " demanda t elle.

Il rangea le couteau :

"C'est tout pour aujourd'hui, tu le sauras plus tard..."

Elle prit une moue boudeuse. Ses yeux retrouvèrent une légère lueur de malice.

" Ne me fais pas trop languir... "

"Mmmh.... Tu deviens sadique, ma douce..."

fit-il, l'embrassant...

Elle répondit doucement à son baiser tout en titillant du bout des doigts le premier bouton de sa chemise.

" Ah oui ? " fit elle, se défaisant momentanément de ses lèvres.

" Et jusqu'où penses-tu que je pousserai le vice ? " demanda t elle, taquine.

"Je me le demande..."

répondit-il d'une voix profonde, un doigt caressant son menton...

Relyss eut un sourire en coin et laissa couler son regard sur lui. Puis elle releva les yeux vers lui, rejetant d'un petit geste de la tête une mèche ondulée qui retombait sur son visage.

" J'ai une question... "

" Est-ce que tout à l'heure tu aurais été capable de me planter ce poignard dans le coeur ? L'aurais-tu fait si je te l'avais demandé ? "

Il la considéra d'abord et lui dit sans artifice :

"J'aurais été égoïste, je ne l'aurais pas fait... J'aurais fait passé mon plaisir avant ton bien-être..."

" Tu préfererais donc me voir malheureuse plutôt que d'avoir à te défaire de moi ? " dit elle d'un air grave où perçait tout de même une pointe de goguenardise.

"Si le choix se résumé à ces deux solutions, oui..."

répondit-il sans gêne.

Relyss scruta son visage un instant avec des yeux de félin.

" Alors débrouille toi pour que je sois pas tentée de faire moi-même le geste malheureux... " dit elle tout bas, rapprochant ses lèvres des siennes comme si elle allait l'embrasser.

Mais elle les frôla seulement doucement avant de s'éloigner presque aussitôt.

Il la vit faire avec une nonchalance qui touchait à la gravité...

Puis il l'attrapa, brusquement, et la colla contre lui avec force...

"Je t'ai déjà dit, il me semble, que tu pouvais te reposer sur moi..."

" Mais je ne peux pas t'accorder toute ma confiance, Linéar... " répondit elle en essayant d'échapper à son étreinte.

Il la lâcha :

"Que crains-tu de plus ?"

s'enquit-il, sans un sourire...

Elle le fixa d'un air froid.

" Que tu ne me fasses souffrir plus que tu ne l'as déjà fait... " lacha t elle dans un souffle.

Il eut un soupir presque méprisant :

"Je vois mal comment je pourrais m'y prendre, j'ai déjà tant fais en ce sens..."

Linéar passa derrière le comptoir pour lui faire fasse...

Il s'appuya sur ses mains posées sur le bar et se pencha légèrement vers elle :

"Relyss..."

dit-il, un peu séchement.

"T'ai-je donné l'impression de jouer avec toi ?"

Il s'assit et s'accouda :

"Je préfère encore quand tu râles... Qu'ai-je encore dit pour que tu me fasses la tête ?"

lança-t-il d'un ton railleur.

Et toujours sans le regarder, elle répondit :

" Rien, laisse tomber... "