Je renierai ma famille... si tu me le demandais...

"Je ne remettrais pas en cause le choix que tu as fait, il est tout à mon avantage..."

dit Linéar.

"Mais je doute que tu cicatrises de tes blessures ainsi. Même si je suis mal placé pour en parler, je ne me taierais pas, je n'ai pas envie de te voir malheureuse, même à mes côtés."

Relyss sembla réfléchir un moment...

" Peut-être que si tu... " commença t elle.

Puis elle se ravisa.

" ... Non, en fait, rien... "

Linéar plissa les yeux :

"Tu avais une idée ?"

" ... Complétement absurde... " répondit Relyss.

" Ecoute, je ne voulais pas couper les ponts avec mon oncle... Pas de cette manière en tout cas... Je pensais pouvoir vivre sans eux mais visiblement... non... "

Son ton s'était radouci mais on voyait à son regard qu'elle était agitée, troublée...

Linéar la saisit doucement :

"Alors, que penses-tu faire ?"

demanda-t-il d'une voix douce, espérant que l'idée ne lui déplairait pas... trop.

Relyss releva les yeux vers lui.

" Je me disais que... peut-être si tu parlais avec mon oncle... cela résoudrait les choses... "

Elle secoua la tête d'un air dépité.

" Mais c'est peine perdue... "

Linéar n'afficha aucun enthousiasme, parce qu'il doutait du succès d'un tel plan, mais il ne se montra pas non plus hostile :

"Je ne crains pas de lui parler... Mais je ne garantis pas le résultat."

" C'est bien pour ça que je dis que cette idée est absurde... "

Elle se mordilla la lèvre inférieure, signe de perplexité.

" Mon oncle est têtu et borné... Il ne voudra pas t'écouter, et ne pourra jamais te voir autrement que comme le meurtrier de sa soeur... "

Une grande amertume se lisait dans ses yeux. En plus d'avoir échoué dans sa vengeance, elle avait perdu le reste de sa famille...

Linéar prit son visage entre ses mains pour la regarder :

"Il ne sera pas obligé de me cotoyer, mais tu es bien le seul souvenir vivant de sa soeur, et c'est seulement cela qu'il devra prendre en compte, je lui parlerai, de toute façon, ça ne pourra pas être pire..."

Relyss lui rendit son regard. Elle ne semblait pas vraiment y croire non plus...

" Sans doute... "

" Encore faut-il qu'il accepte de nous recevoir... "

"Même s'il refuse, j'entrerai..."


dit simplement Linéar.

Enfin, il sourit, et prit le bras de Relyss.

"Tu te sens prête pour qu'on y aille maintenant ?"

Relyss retint un soupir et acquiesça :

" Autant en finir le plus vite possible... " répondit elle.

(ça va chier XD)

Alors Linéar prit la direction de la demeure où vivait le fameux tonton, tenant toujours sa compagne d'une bras assuré.

( LOOOOOL )

Eoghan Bedluin vivait en périphérie de la ville, dans une demeure aussi cossue que celle de feu sa soeur Catriona. Mais leur domaine n'était pas aussi grand que celui des Nerden.

Ils traversèrent une allée menant à la batisse. Relyss retrouvait les lieux où elle avait passé son enfance, depuis la mort de ses parents jusqu'à son dpart pour Oblivion. Elle arborait un air morose, et son visage était empreint d'une certaine tension. Inconsciemment, elle serrait le bras de Linéar comme si on la menait dans le couloir de la mort.

Ils grimpèrent les quelques marches menant au perron. Relyss hésita une seconde ; puis elle saisit le heurtoir de la porte et frappa trois coups...

Après quelques secondes d'attente, une jeune femme vint ouvrir la porte. Des cheveux chatains foncés, le même regard émeraude que Relyss... Mais elle semblait un peu plus âgée qu'elle.

Elle ouvrit de grands yeux surpris en voyant sa cousine...

" Relyss ? "

" Bonjour Caitlin... " répondit Relyss sans aucune marque d'émotion.

" Qu'est-ce que tu fais là ? Mon père m'a dit que tu ne voulais plus avoir affaire à n... "

Le regard de Caitlin tomba alors sur Linéar et son teint palit.

"Bonjour, mademoiselle..."

dit alors Linéar d'une voix qu'il avait vidée de son venin.

"Pourriez-vous dire à votre père que je souhaiterais m'entretenir avec lui, maintenant, et seul à seul..."

Caitlin le fixa avec consternation puis posa son regard sur Relyss. Cette dernière conservait un visage de marbre.

Elle reporta son attention sur Linéar :

" Je... je doute qu'il accepte de vous recevoir, Monsieur Normon... "

" S'il te plaît, Caitlin, va prévenir ton père... " demanda Relyss.

" Tu n'y penses pas ! Mon père est furieux après toi, il ne comprend pas comment... comment tu as pu en arriver là ! " répliqua t elle en lançant un bref regard à Linéar.

" Caitlin... Tu es bien la dernière à me donner des leçons en matière de sentiments... Va chercher ton père... " répondit Relyss d'une voix froide.

Caitlin palit un peu plus, puis après une seconde d'hésitation, elle leur céda le passage.

" Je vais le prévenir de votre présence... "

Linéar entra donc avec son amante...

* Tu crois que je vais être obligé de monter sans leur permission ? *

s'enquit-il auprès de Relyss, tandis qu'ils avançaient dans le hall.

Relyss observait les lieux avec un oeil presque nouveau. Elle avait l'impression que tout avait bien changé...

* J'aimerai qu'on ait pas besoin à en venir jusque là... *

Caitlin était partie vers le bureau de son père. Relyss soupira. Elle espérait que sa cousine ait compris le sous entendu pour convaincre Eoghan.

* Ta cousine aurait-elle quelque chose à se repprocher ? *

s'enquit Linéar en touchant une statuette mal vissée sur un meuble.

* Elle s'est entichée d'un homme marié qui l'a mise enceinte avant de la laisser tomber en apprenant la nouvelle... Elle n'a donc rien à me reprocher... *

Elle tourna les yeux dans la direction vers laquelle Caitlin était partie, attendant son retour avec une légère appréhension.

*....*

Linéar trouvait ce genre de considération ridicule et désuète, mais les Albéens étaient encore des gens rétrogrades...

Il posa une main réconfortante sur l'épaule de Relyss, pour la rassurer...

* Ca te semble peut-être grotesque, mais pour mon oncle ce sont deux "crimes" qui se valent... *

Peu de temps après, Caitlin revint.

" Il vous attend dans son bureau... " dit elle à l'intention de Linéar.

Elle paraissait très pâle.

Relyss tourna les yeux vers Linéar.

" C'est la deuxième porte à droite à l'étage... Nous serons dans le petit salon... "

* Et par pitié, tiens toi bien... *

Elle prit sa cousine par le bras et la mena dans une pièce adjacente...

* Je suis un criminel, mais je connais la politesse... *

lui répondit Linéar.

Il se dirigea sans rien ajouter au bureau, à la porte duquel il frappa avant d'entrer... L'air on ne peut plus sérieux et posé.