A la recherche d'un vampire fuyard ...

Tandis que la Place du Sacrilège, comme à son habitude était plongée dans l'ombre effrayante de la Citadelle de Yazmath qui flottait ostensiblement au dessus de la Cité, de fines plantes surgirent d'entre les dalles de marbres qui recouvraient ce lieu devenu froid et désolé ...

Une tempête de pétal surgit des pousses et le corps de Maxias apparut aux regards ébahis des quelques passants ...

Il portait son long manteau de fourure blanc, espérant ne pas trop se faire repérer pr les humains, histoire qu'ils l'aident pour une fois dans son entreprise: celle de retrouver Lavernne avant que d'autres Daemons moins "bons" que lui ne le fassent avant ...

Il s'approcha de deux passants pour leur demander s'ils n'avaient pas vu une jeune femme en tenue de cuir avec de long cheveux roux mais ils s'enfuirent, ayant reconnu Maxias, celui qui avec ladite jeune fille avait causé une véritable hécatombe à la place St-Aliano il n'y a pas si longtemps ...

Maxias voyant tous ces passants le fuir commençait à désesperer de remettre un jour la main sur sa comparse ...

Lavernne avait courru droit devant elle, ne prenant pas garde à ceux qui se mettaient sur son chemin. Elle heurta quelques personnes, tomba même une fois en bousculant une jeune fille. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle se rendit compte qu'elle se retrouvait à moitié allongée sur elle. Elle se releva rapidement et poursuivit sa route. Elle était désorientée : par où pouvait-elle aller ? Il y avait trop de voix qui se precipitaient dans sa tête, trop de visages qui défilaient devant ses yeux. Elle avait beau essuyer ses joues d'un geste brusque et frustré, chaque fois de nouvelles larmes refluaient.

Finalement, elle s'arrêta un temps dans un coin de ruelle sombre. L'ombre que projetait la citadelle l'effrayait. Elle avait l'impression que, partout où elle irait, son Seigneur l'épiait et regardait avec dégoût la déchéance qu'elle était devenue... Elle tomba à genoux, plongeant son visage dans ses mains.

" Qu'est-ce que j'ai fait, mais qu'est-ce que j'ai fait ! " se lamenta t elle.

Elle ressentait toujours cette vague de remors au fond d'elle. Pourtant, elle savait qu'elle n'avait pas changé : elle était toujours Lavernne, vampire obsédée par la luxure et le désir de mal. Mais elle ne voulait plus faire souffrir, oh non ! Plus de morts, plus de larmes...

" Taisez vous, bande de vermines ! " éructa t elle entre ses dents serrées.

Elle essayait de se convaincre qu'elle n'avait pas mal agi...

" Votre mort n'aura pas été vaine, de quoi vous plaignez vous ?! "

Elle serra les dents sous une vague de cris plus forte que les autres qui lui arracha de nouvelles larmes. Son... âme... semblait répondre à sa tentative de se convaincre du bien fondé de ses actes.

Pendant ce temps, Maxias avait entreprit de fouiller les ruelles aux alentours de la Place du Sacrilège ... Maxias nourrissait l'espoir qu'elle y eut trouvé refuge, ne pouvant s'éloigner de la Citadelle !

Il déploya une mini armée de plantes sauvages et les envoya dans d'autres ruelles pendant qu'il s'approchait d'une des ruelles, la plus sombre car presque entièrement dominée par l'ombre de la Citadelle portée par le soleil du moment ...

"Y quelqu'un ? Je cherche une femme avec de longs cheveux roux !"

Maxias posa la question car il avait vu une ombre bouger ...

"Je ne vous ferai pas de mal ! Répondez seulement à ma question ..."

Maxias n'avait pas vu qui s'était enfuit, mais une personne qui s'enfuit à quelque chose à cacher ... Et puis, si c'était encore qu'un vulgaire humain, au moins Maxias rapporterait le déjeuner d'Alraunia, son fidèle esprit végétal vorace ...

Il invoqua sa faux et créa une brèche dans l'espace-temps pour se retrouver quelques secondes plus tard sur les toits de la Cité, juste en face de la fuyarde ...

"Lavernne ?! C'est toi ? Je te cherche depuis un moment !"

Maxias l'examinait bien tandis qu'il lui parlait ... Bien que cette femme ressemblait en tous points à Lavernne, quelque chose était différent ... Son regard ... Son ... âme ? Quelque chose n'allait vraiment pas chez elle ...

"Viens avec moi ! Nous devons te cacher avant que ..."

Mais avant d'avoir pu finir sa phrase, un immense dragon blanc semblant un long serpent de nacre surgit du Ciel qui s'était assombrit d'un coup. Ce dragon s'enroula jusqu'à former un cercle parfait à l'interieur duquel la Lumière dessina un cercle ressemblant aux cercles d'Alchimie ...

Maxias fut comme prit de panique et tendit une main vers Lavernne ...

"Viens avec moi ... je t'en prie, fais moi confiance !"

Dés qu'elle eut touché la main de Maxias, une pluie de pétales les entoura et ils disparurent du champ de vision du dragon ... Juste là où il se trouvaient, un éclair avait fendu à partir du centre du cercle formé par le Dragon pour laisser apparaitre une silhouette portant un long manteau aussi blanc que les écailles du dragon ...

Lorsqu'un pétale passa devant lui, il l'attrapa et l'examina ... Un sourire se dessina sur ses lèvres ...

"Maxias ... Je n'aurais jamais cru cela possible venant de toi ... Visiblement même sans coeur les Daemons restent une menace pour nous autres ..."


Pendant ce temps, Maxias, tenant toujours Lavernne, réapparut dans une autre ruelle, caché cette fois par un paravent ... Il essaya de sentir la présence de leur poursuivant et sentit qu'il était loin mais qu'il ne mettrait pas longtemps à les retrouver. Maxias saisit alors les épaules de Lavernne et l'obligea à le regarder en face ...

"Bon maintenant, faut que tu m'expliques ce qui t'arrive ! On a un monstre au derrière, alors t'as intéret à avoir une bonne excuse !"

Lavernne essaya d'éviter son regard le plus longtemps possible mais ce fut peine perdue. Elle se sentait tellement affaiblie par ce flot incessant de sentiments divers qu'elle ne chercha plus à éviter son regard. Mais Maxias saurait-il lire ce qu'il y avait dans ses yeux ? Saurait-il reconnaître le désarroi qui la saisissait ? Verrait-il cette âme au travers d'elle ? Elle se sentait abattue...

Mais les paroles de Maxias semblèrent éveiller quelque chose en elle : une sorte de lassitude énervée, une frustration irritée :

" Tu n'étais pas là ? Tu as bien vu ce que cette pouff de Perséphone m'a fait ! " ne put elle s'empêcher de crier.

Puis elle sembla se resaisir et baissa d'un ton. Mais derrière ses paroles, on sentait dans sa voix un mélange de colère, de peur panique, de rancoeur et même de regret. Ce qui ne l'empêchait pas de continuer à blasphémer sur le nom de la Déesse des Enfers :

" Elle m'a donnée une âme, Maxias, une âme ! Je ressens tout le remord de mes actes passés, j'ai cette... sorte de... conscience qui me torture ! Je ressens toutes sortes de... "

Elle n'arrivait pas à mettre de mots sur ce qu'elle ressentait. C'était tout neuf pour elle, comment pouvait-elle donner quelque chose qu'elle ne connaissait pas ? Elle était comme un enfant devant une nouvelle nuance de couleur et qui n'aurait su l'exprimer car son passé ne recèle pas de la connaissance nécessaire pour la désigner avec exactitude.

" Est-ce que c'est ça, avoir des sentiments ? J'ai... j'ai l'impression de mourir... de l'intérieur... "

Maxias se passa une main dans les cheveux ... Il ne savait pas trop comment expliquer ça à Lavernne ... C'était une Daemon certes mais elle était particulière en raison de sa nature de vampire ...

"Tu sais ... Tous ces trucs de sans-coeur ... sans-sentiments ... Tout ça ... Pour moi ... C'est dans notre tête que ça se passe ..."

Maxias se releva et se dirigea vers le bout de la ruelle pour vérifier où en était l'homme au dragon blanc ... Mais visiblement, il était parti en chasse plus loin ...

"Et puis, moi aussi j'ai une âme ... J'ai pas de coeur ... Mais j'ai tout de même une âme ... je suis pas comme ce pantin de Saïx ..."

Imitant la démarche relativement mécanique de Saïx, Maxias prit une grosse voix monocorde ...

"Bien maître ! A vos ordres Maître ! Il faut que je vous accompagne aux toilettes ? Vos désirs sont des ordres ! ... Tss ... C'est pathétique ... Enfin, pour en revenir à toi, âme ou pas si tu ne reviens pas à la Citadelle, ce truc draconique va te retrouver et te faire pire que ce que Perséphone t'a fait ... C'est ça que tu veux ?"

" Mais tu ne comprends pas ! " lacha Lavernne d'une voix où se mêlait desespoir et colère.

" Je suis à moitié vampire, mon corps est mort depuis ma naissance, mon coeur n'a jamais battu, je n'ai jamais ressenti de sentiments pas plus que je n'ai ressenti de remords parce que je n'ai jamais eu d'âme... "

Elle s'approcha un peu plus de Maxias et le saisit au col, mais pas violemment, juste pour qu'il comprenne. Les yeux ombrageux de la jeune femme reflétaient encore l'eau salée de quelques larmes qu'elle contenait à grande peine. Cette douleur lancinante dans sa tête et dans sa poitrine manquait la faire défaillir. C'était comme un marteau piqueur qui n'arrêterait pas de cogner contre sa tempe.

" Mais cette âme-là... Maxias, cette âme... elle me fait ressentir tout ce que je n'ai jamais éprouvé... Je ne peux décemment pas retourner à la Citadelle sans me sentir profondément humiliée ! Je ne suis plus... que... "

Elle eut une moue de dégoût pour elle-même :

" Je ne suis même pas une vampire à part entière... Je ressemble à une humaine à qui l'on aurait retiré l'organe qui trône au fond de sa poitrine et qui aurait des dents pointues et des ailes en cadeau ! J'ai conscience que je suis risible... et je préfère encore me faire avaler comme un glaçon par cette bestiole que d'affronter le regard des autres ! "

"Sincérement, si cette bestiole est bien ce que je pense, il ne fera pas que t'avaler ..."

Maxias était inquiet ... non pas forcément à cause du comportement relativement démesuré de sa chère compagne, mais plutot parce qu'il semblait connaitre la gravité de la situation ...

"Pour ton âme, soit tu vis avec, comme nous tous ... Soit, on peut aller voir Perséphone pour arranger cela ... En dernier recours, il nous reste le Maître ... Après tout, tu as été d'une grande aide récemment, il sera sans doute magnanime ..."

A ce moment, une forte lumière blanche apparut à l'autre bout de la ruelle, par la seule issue où les deux Daemons auraient pu fuir ... Un homme portant un long manteau blanc, virevoltant encore légèrement à cause de la puissance dégagée par son porteur ... Son visage était cahcée par une capuche mais on pouvait voir quelques mèches argentée dépassée de son col, et surtout son sourire qui ne semblait présager rien de bon pour nos deux protagonistes ...

"La Maître n'a que faire de pantin sans coeur comme vous ... Aujourd'hui, votre règne se termine ... Lavernne ! Tu ne peux vivre avec cette ... souffrance ... Allons ! Viens ! ... Que je t'en libère ... à jamais !" dit-il en tandant la main ...

Malgré son air dépité et le piteux état dans lequel elle était, Lavernne avait encore un peu de lucidité pour ne pas se laisser faire. Le remord la rongeait, et alors ? Elle le sentait à présent, tout au fond de son être, ce désir de vivre... Et elle restait Lavernne, bon sang ! Elle ne s'était jamais laissée faire, cela ne commencerait pas aujourd'hui...

Elle serra les poings et cracha aux pieds du Daemon. Par cet acte, elle montrait très clairement son mépris, et son refus de plier à tout ce qui avait trait, de près ou de loin, à la cruauté des Daemons. Face à lui, elle ne ressentait pas de peur mais uniquement un immense dégout. Le même dégout qu'elle s'inspirait elle-même.

" Ta prétention est sans nom... Si tu crois que je serai assez clémente pour te faire un tel plaisir... "

Elle se détourna soudain, courant vers le côté sans issue de la rue. On aurait pu croire que la folie l'avait prise, elle n'avait pas de moyen de s'échapper autre que...

... par les airs ! Déployant ses ailes, elle prit appui sur le couvercle d'une poubelle et s'élança vers le ciel. Elle se détestait d'avoir à fuir, mais c'était le seul moyen de s'en tirer, elle savait qu'elle ne pouvait prendre le risque d'un face à face. Pourtant, elle n'avait jamais craint le risque. Peut-être parce qu'avant, elle n'avait jamais imaginé que son existence puisse s'éteindre, ou que, si c'était le cas, cela n'avait pas beaucoup d'importance. Mais aujourd'hui, elle sentait cet élan qui venait du plus profond de son être. Cet élan qui lui criait son désir de vivre. Du moins, de survivre. Et elle ne pourrait subvenir à cet élan si elle restait près des Daemons, elle le savait...

"Lavernne ..."

"Sydka !"

Au son de la voix du mystérieux inconnu, l'immense dragon de lumière apparut à nouveau dans le ciel pour barrer la route de Lavernne ... Elle venait de perdre son dernier moyen de fuite ...

"Voyons dés à présent jusqu'où va votre désir de vivre ..."

Il joignit les mains et fit apparaitre une sphère lumineuse semblant être faite de cristal pur ...

"Si c'est notre désir de vivre que tu veux voir, dans ce cas, tiens toi prêt !"

A ces mots, un pétal d'une coleur pourpre cette fois apparut à travers une faille spatio-temporelle avant de se changer en une immense faux dont la lame était constituée d'energie daemoniaque pure ... De quoi trancher n'importe quelle matière sans problème ...

Mais son adversaire ne se sentit pas effrayé, car il lança la sphère lmineuse qui se changea en un pétal d'un blanc éclatant qui retraça exactement le même parcours que celui de Maxias, quelques instants auparavant ...

Deux êtres armés de faux terrifiantes se faisaient dés lors face ...

"Je vois ... Donc en plus, nous sommes tombé sur le pire de vous ..."

"Pire ... J'ai simplement tendance à me considérer comme le meilleur ..."

*Tsss ... A ce rythme, on est vraiment mal barré ... Bon, tant pis, je vais devoir le faire !*

Maxias fit tournoyer sa faux et trancha dans le vide, mais cela eut pour effet d'ouvrir une nouvelle brèche ... Il en sortit un pendentif qu'il leva haut au dessus de lui ...



Une forte lumière verte apparut et l'instant d'après, d'immenses racines surgirent du sol jusqu'à former Yggdrasil, l'arbre divin ... Maxias se trouvait à la moitié de l'arbre ... Et sans plus attendre, il sortit du tronc de celui-ci un pendentif en forme de griffe ...



Une lumière bleutée cette fois apparut, et un immense dragon sombre surgit pour attaquer le Dragon Sydka de l'inconnu ...

"Lavernne ! Je les retiens ... Pars ! Si tu veux refaire ta vie, fais-le ! Et en meurs jamais !

Je ne regrette pas d'être devenu un Daemon ... Mais je n'imagine pas ce que tu dois ressentir ... Alors aujourd'hui, fais ce que ta nouvelle âme t'ordonne ! Profite de ce cadeau quit'as été fait !"

Lavernne resta hésitante un instant. Pouvait-elle laisser Maxias se battre pour elle et fuir sans vergogne ? Elle se sentait égoïste mais sans en sentir vraiment de remords. Elle avait envie d'être égoïste, de laisser tomber tout le reste. La chance se présentait à elle, autant la saisir. Ou peut-être le regretterait-elle...

Elle fit alors un signe de tête pour Maxias et sa voix se réduisit à un murmure :

" Merci... pour tout... "

Sans attendre, elle battit des ailes et le vent s'engouffra dessous pour la porter dans son vol. Elle décrivit de longs cercles pour échapper au dragon. Dans la précipitation, elle ne savait même pas si Maxias l'avait entendue. Mais elle voulait d'abord sauver sa peau.

Sans un regard en arrière, elle s'enfuit à tir d'ailes, le plus loin possible, le plus loin de la ville, le plus loin des Daemons...

Lorsqu'elle fut partie, Maxias se mit en garde face à son adversaire. Ce dernier ne bougea pas directement, mais réflechissait: il n'était pas intéressant de pourchasser maintenant Lavernne, dans son état, elle ne représentait aucune menace.

Il claqua des doigts et son dragon déchiqueta Niddhog, le dragon d'Yggdrasil. Maxias ne s'en offusqua pas, toujours prêt à en découdre avec son adversaire.

"Je n'y crois pas ... Un Daemon amoureux d'un autre Daemon ?!"

Et il éclata d'un rire sinistre ...

"Et ?"

"Et vous n'avez pas de coeur !"

"C'est un fait, je te félicite de l'avoir trouvé ! Cependant, nous aussi avons été vivants, de ce passé, il nous reste un corps avec presque tous les organes et une âme. C'est suffisant pour avoir des sentiments ! Lavernne actuellement le sait mieux que quiconque !"

"Un Daemon amoureux, je n'aurais jamais cru que vous resteriez en vie suffisamment longtemps pour ça !"

"Silence ! Je sais ce que tu es et tu ne nous auras pas !"

"Rêve éveillé s'il t'en plait ... Et meurs dés à présent !"

D'un simple mouvement de main, une terrible explosion se produisit autour de Maxias, lui causant de grande blessure. Son arbre disparut en poussière tandis qu'il tombait peu à peu dans une effusion de sang jusqu'au sol.

Le mystérieux inconnu disparut l'instant d'après, sans juger utile de vérifier si maxias était encore vivant.

Ce dernier gisait désormais au sol, le corps en sang et en lambeaux, il portait une main au ciel qui était redevenu d'un bleu azuré ...

*Alors ... Je vais ... mourir ... ici ?*

Maxias se releva donc péniblement en se massant la joue qui était d'ailleurs pleine de sang. Il avait rarement vu son sang couler, et cela l'insupportait, mais il était trop faible pour utiliser un sortilège de soin pour le moment.

Il parvint difficilement à ouvrir les yeux pour regarder la personne qui semblait connaitre Lavernne compte tenu de ce qu'elle avait dit la concernant. Il s'agissait d'une femme, mais ça, Maxias l'avait deviné à sa voix ... Par contre, il ressentit quelque chose de similaire avec Lavernne, mais ne chercha pas plus loin ...

"Z'êtes qui vous ?"

demanda-t-il d'un air ronchon, comme quelqu'un qu'on venait d'obliger à se réveiller ...

Morrigan sourit, comme amusée par la question.

" Une ancienne connaissance de Lavernne... mais à vrai dire, il y a un moment que je ne l'avais plus vue... "

Ainsi, elle éludait la question ; Lavernne ne parlait jamais de sa vie avant les Daemons, même si elle ne la reniait pas. Mais elle considérait que c'était une partie révolue de sa vie ; son père avait rejoint le reste du groupe de vampires pour la pousser vers un exil forcé. Soit, elle ne reviendrait pas en arrière... Leur choix, et son propre choix, avaient été faits.

" La dernière fois que je l'ai vue, cependant, elle avait meilleure mine. Mais âme ou pas âme, elle reste toujours la même. A croire qu'elle aime courir et s'enfuir... Une vraie princesse en exil... " poursuivit la vampire sans cacher la pointe d'animosité et de sarcasme dans sa voix.