Fatalité, maîtresse de nos destins

Alors le calice fondit, devenant brûlant, et devint des menottes des plus serrées qui emprisonnèrent les poignets de Dimitry.

Dans les airs, Perséphone devint soudainnement visible dans une explosion ténèbreuse.


"Alors c'est à toi que je dois la destruction de mes autels ? Tssss... Décidemment, les mortels ne respectent rien. Mais où vais-je trouver une punition digne de ta duplicité, mmh ?"

Dimitry tenta de se défaire des menottes en tirant dessus mais en vain.

Il leva alors les yeux vers Perséphone, sourcils froncés.

" Je n'ai rien fait du tout, c'est le cataclysme ambulant qui a tout déclenché... "

"Tu parles de celui-là ?"

dit Perséphone en claquant des doigts, et le démon portant Lunécume apparut.


"Penses-tu que c'est une coïncidence si cette fille s'est retrouvée sur ton chemin ? Le destin t'a testée, et tu as perdu. Tu as voulu te servir de sa stupidité pour trouver un butin, elle s'est retournée contre toi, elle a failli mourir par ta faute, tu l'as abandonnée..."

"Toute mauvaise déesse que je suis, je valorise l'honneur : la cruauté et le sadisme, certes, mais toujours avec finesse... Et tu en as extrémement manqué... "

Elle sourit avec perfidie :

"Et la raison du plus fort est toujours la meilleure, je te dis coupable, tu l'es !"

Elle déclencha sur lui une attaque de ténèbres pour lui donner un avant-goût de torture.

Perséphone se rematérialisa devant lui, un sourire mauvais sur le visage...

"Voyons voir... Tu as voulu te défendre, n'est-il pas ? Je vais devoir sévir, ton âme rachétera sans doute la gêne occasionée, je devrais m'en contenter..."

Elle ajouta avec dégoût :

"Car tu ne possèdes rien qui pourrait avoir de la valeur..."

Dimitry était encore étourdi après avoir heurté l'arbre. Mais la sentence de Preséphone résonna bien à ses oreilles et sembla lui faire l'effet d'un coup de fouet :

" Je m'en voudrai de vous offrir une âme qui semble peu vous contenter... " dit il.

" Vous n'en préfereriez pas une autre ? "

Perséphone laissa échapper un petit rire narquois.

"Tu marchandes ? Auras-tu l'oeil pour distinguer une âme précieuse du médiocre ? N'en ayant pas une toi-même ?"

Il se tortilla un peu pour s'assoir, adossé contre le tronc de l'arbre :

" J'ai le pouvoir de sonder les âmes... Il ne me sera sans doute pas trop difficile d'en trouver une qui possèdent les qualités que vous recherchez... "

"Dans ce cas, l'âme devra valoir la tienne, elle devra être maudite et vénale !"

"Vends-moi une telle âme, et je jure de te liberer entièrement !"

dit-elle en claquant des doigts, et un symbole rouge apparut sur le torse de Dimitry : un Narcisse.

"Tu as 3 jours..."

Dimitry écarta un peu sa chemise pour voir le symbole. Puis il leva un regard sombre vers la déesse et acquiesça.

Il lui tendit ses mains toujours retenues par les menottes :

" Me ferez vous le plaisir de me rendre tout du moins ma liberté de mouvement ? "

Perséphone eut un sourire très narquois, les entraves de Dimitry disparurent...

Et Perséphone se volatisa, son démon avait déposé Lunécume sur le sol et il en fit de même.

* Trois jours ! *

répéta la voix de la déesse dans l'esprit de Dimitry.

* Ca va, je suis pas sourd... *

Dimitry se massa brivément les poignets. Il était passablement de mauvais humeur. D'une part, une superbe relique venait de lui passer sous le nez, et d'autre part il se retrouvait avec une déesse sur le dos.

Il jeta un bref coup d'oeil vers Lunécume et se releva. Plus besoin de se soucier d'elle...

Il commença à s'éloigner. Le temps lui était compté...