Coma

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Magda sursauta, et se leva, entraînée par son mouvement. Elle oublia la présence de Yuki et de Lunécume et fonça vers les portes battantes de l'hopital.

Elle les franchit brusquement pour se précipiter vers la salle de réanimation.

(Mais comme les infirmiers connaissent le Rugby, elle va pas aller loin XD )

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Les médecins s'affairaient autour du chevet de Gwen. Son état était des plus critiques, son coeur s'était arrêté.

Gwen, ou tout du moins, son esprit, observait le tout d'un air horrifié.

Un médecin avança jusqu'à Magda pour la pousser hors de la salle :

" Vous ne pouvez pas rester ici, sortez... "

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Magda se laissa d'abord pousser, avant de réavancer d'un pas brusque :

"Occupez vous d'elle au lieu de vous occuper des touristes !"

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L'agitation était à son comble dans la salle. Le médecin prit Magda par le bras pour la faire sortir.

A côté d'eux, l'esprit de Gwen continuait de disparaître par intermittence.

" On est en train de la perdre ! " cria une infirmière.

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Magda repoussa alors violement le médecin avec un regard assassin.

Yuki se leva et regarda Lunécume

" On devrait peut-être aller la chercher non? "

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"T'es fou toi ! J'veux pas mourir ! pale

"

" Et Gwen non plus! Faut penser à elle! "

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" Heeeuuu... Tu crois que Vertignasse va gêner le travail des médecins ?"

" ça se pourrait oui... La panique fait parfois faire de grosse conneries! "

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Dans la salle, deux infirmières luttaient avec Magda pour la mettre dehors. Les médecins criaient des ordres... "Qu'on injecte ceci !" "Qu'on apporte cela !". La fréquence cardiaque de la jeune fille avait gravement chuté et bientôt son coeur cessa complétement de battre.

Gwen se sentit partir, elle jeta un dernier regard desespéré avec sa cousine.

* Non... NON ! *

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Magda, aux prises avec les deux infirmières, avait les yeux rivés sur Gwendolyn, elle eut l'impression qu'on venait de faire couler du plomb dans sa gorge, et elle se raidit, les pupilles largement dilatées, comme si elle attendait encore un signe de sa cousine qui lui prouverait que son désespoir soudain n'avait pas lieu d'être.

Elle serra le bras de l'une des infirmières, à l'en faire saigner entre ses ongles, elle était encore pétrifiée, les tempes battantes et un vertige insondable dans le coeur.

Comme elle avait envie de tomber raide morte pour ne pas affronter la suite, tout oublier et dormir dans la quiétude la plus totale.

Yuki, de l'autre coté, semblait sentir que la situation n'était pas des meilleurs. Il regardait la porte avec insistance, comme pour voir à travers elle, en silence.

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Les médecins cessèrent alors de se battre. C'était trop tard.

" Heure du décès : 14h23... " annonça une infirmière.

" Je suis désolé... " fit un médecin en posant une main sur l'épaule de Magda.

Une des infirmières allait débrancher les appareils quand soudain...

" Docteur ! Son coeur est reparti ! "

Et en effet, les pulsations du coeur de Gwen repartait doucement. Elles étaient encore faibles mais bel et bien présentes. L'air sembla se brouiller près d'eux mais personne ne le ressentit. L'esprit de Gwen était réapparu mais toujours invisible aux yeux des autres. Son visage semblait consterné...

" Je... j'ai réussi... je suis pas encore morte... "

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D'abord, il avait fallu que le personnel hospitalier fasse cette déclaration fatale : elle était donc morte ? Un souvenir lointain revint à l'esprit de Magda, même si elle errait dans une eau trouble et sans fond, elle gardait une lucidité qui ne visait qu'à augmenter son malheur. Ce morceau de sa mémoire datait de l'époque où elle ne savait pas que Gwendolyn était sa cousine, elle l'avait croisé au détour d'une rue dans l'ancienne Oblivion. Et elle lui avait dit : "Tu es belle, mais tu le serais encore plus couverte du voile de Thanatos..."

Elle se mordit les lèvres jusqu'au sang, il aurait mieux vallu qu'elle se brise les 4 membres plutôt que de lancer de telles paroles ! Dans un monde aussi pervers, la vie faisait assez preuve d'ironie pour vous les renvoyer par la figure...

Elle frémit en sentant la main du médecin, et lui aurait volontiers brisé les phalanges si l'infirmière n'avait pas prononcé la phrase salvatrice. Les jambes de Magda se dérobèrent sous elle, et elle dut se rattraper comme elle le put au docteur, pour ne pas chuter en arrière.

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Gwen observait son propre corps qui semblait lutter pour rester en vie. Son souffle devait être si faible qu'on ne voyait même pas sa poitrine se soulever au gré de ses inspirations. Le médecin revint rapidement vers Gwendolyn et vérifia la véracité de la déclaration de l'infirmière. Tellement incrédule, il tâta son poul au moins quatre fois pour s'assurer que le coeur était bien reparti. Il était faible, mais bel et bien là.

Les yeux grand ouvert d'étonnement, il se tourna vers Magda :

" Votre soeur doit être sacrément accrochée à la vie... " dit il d'une voix étonnée.

" Un peu mon neveu... " confirma Gwen, même si elle ne pouvait pas être entendue.

Elle poussa un soupir ; d'ailleurs, pouvait-elle vraiment soupirer dans cet état ? Elle était à l'état de fantôme mais elle ressentait encore tout. Ses sentiments, les douleurs de son corps et celles de son esprit... Tout était encore si vif. Comment pouvait-elle ressentir encore tout ça ?

Et puis la réponse lui vint : le médecin venait de le dire : elle était accrochée à la vie comme le plus acharné des bulots accroché à son rocher. Elle avait réussi à faire reprendre vie à son corps mais combien de temps ce sursit durerait-il ? Il fallait qu'elle trouve un moyen de rentrer en contact avec sa cousine, qu'elle lui dise qu'elle était encore là. Qu'elle ne perde pas espoir... Elle ne comptait pas se laisser aller sans avoir rien tenté.

Elle s'approcha de sa cousine et fit mine de poser une main sur son épaule. Mais Magda ne ressentirait probablement rien.

" Garde courage, mon chaton... Je vais avoir besoin de ton aide plus que tout... "

Elle avait murmuré ces mots à l'oreille de la fossoyeuse... mais sans doute en vain...

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Gwendolyn sous l'état de fantôme ne pouvait pas se faire sentir de sa cousine. Magda ne captait rien de sa présence ectoplasmique, ses yeux étaient fixés, comme enchaînés par des liens invisibles, sur le corps comateux allongé sur le lit.

Le coeur était reparti, elle vivait mais... ses paupières demeuraient obstinément fermés. Magda approcha, d'un pas lourd mais sans vigueur, funèbre dans sa marche. Elle s'arrêta devant le lit, comme devant une couche funéraire, entouré de flambeaux. Ses yeux la piquaient d'ailleurs, elle commençait à voir flou sur les côtés.

Le docteur avait dit "sa soeur", il n'avait pas tord. Mais la gorge trop sèche pour parler, Magda ne pouvait qu'attendre qu'il reprenne la parole pour lui dire ce qui allait se passer.

Qu'attendait Gwendolyn pour se réveiller ? Magda resta ainsi, immobile et droite, en véritable bombe à retardements, s'ils n'avaient une réponse rapide à son tourment.

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Le médecin était sorti de son étonnement pour donner des ordres aux infirmières quant aux soins à prodiguer à Gwen. Il ordonna qu'on la laisse sous assistance respiratoire. Son poul était encore bien trop faible, il ne fallait pas risquer une rechute. Puis il revint vers Magda et l'amena à l'extérieur de la salle, laissant Gwendolyn entre les mains des infirmières.

Après avoir observé son propre visage, blême et dénué de tout signe de vie, l'esprit... le fantôme de Gwen - elle n'aurait su dire quelle était sa nature... - sortit de sa torpeur et les suivit jusque dans un couloir qui donnait sur le hall. Le médecin discutait avec Magda, l'air grave :

" ... Pour l'instant, on ne peut rien faire de mieux que de la garder sous assistance respiratoire... Son coeur bat mais elle ne donne aucun signe d'activité cérébrale... Si au bout de quelques temps, elle ne sort pas de ce coma profond, je pourrai vous demander si vous souhaiter qu'on la débranche... "

" Mais il est pas bien lui ! Je t'interdis de me débrancher, espèce de docteur à la manque ! " s'insurgea Gwen en essayant de frapper le médecin à la tête.

Mais en vain. Ses mains passaient au travers comme s'il n'avait aucune consistance. Dépitée, elle poussa un petit grognement de rage et abandonna ses tentatives de toute façon vouées à l'échec. Elle tourna les yeux vers Magda pour observer sa réaction. Il fallait à tout prix qu'elle entre en contact avec elle, qu'elle ne pense pas qu'elle était perdue et finisse par l'enterrer elle-même... Mais elle voyait difficilement comment...